Michel Réguillon, président des canalisateurs du Sud-Est et Stéphane Graupner, délégué Rhône-Alpes.
A.R.
Dans quelques jours, le syndicat professionnel Les canalisateurs du Sud-Est organise ses rencontres régionales de l’eau et de l’assainissement, avec notamment pour thème « la gestion du patrimoine pour un meilleur rendement des réseaux ».
Le constat est le même depuis des décennies : les canalisations d’eau potable fuient. Près de 20 % de l’eau pompée ne parvient jamais au robinet ! Dans la région, quelques départements fuient un peu moins : la Loire (15 % de pertes), l’Allier (17 %) et le Rhône (17 %). D’autres sont mauvais élèves comme la Savoie (28 % de pertes) ou le Cantal (31 %). En cause ? La faiblesse des investissements.
Michel Réguillon, président des canalisateurs du Sud-Est (124 entreprises membres dont 84 en Auvergne-Rhône-Alpes) rappelle que la durée de vie d’une canalisation est de 80 ans alors que le niveau actuel des investissements constatés ne permet un renouvellement que tous les… 150 ans. Le plan de relance avait bien ménagé des fonds dans cette direction mais les professionnels estiment que la mesure a été trop ponctuelle pour avoir un effet.
L'électrochoc de la canicule 2022
Il faut donc plus d’argent et la volonté d’investir durablement. Michel Réguillon estime que les collectivités ont désormais conscience des enjeux. La loi NOTRe aurait aussi permis de faciliter les investissements en créant des collectivités plus importantes et donc plus puissantes. Mais ce n'est visiblement pas suffisant. D’où l’importance aussi de trouver d'autres crédits publics.
En l’occurrence, avec la canicule de cet été et « le stress hydrique inédit », Michel Réguillon pense que le Ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, lors de sa venue sur Grenoble cet été pour constater l’impact de la sécheresse, a compris qu’il fallait prendre le problème à bras-le-corps. L’enjeu résiderait dès lors, selon les Canalisateurs, dans le positionnement du cas des conduites d’eau potable dans le prochain plan d’investissement des agences de l’eau. « Monsieur Béchu a parlé de la détection des fuites, c’est une chose ; ensuite, il faut réparer et sur ce point, il n’a rien dit », tempère Michel Réguillon.
Une intense activité de lobbying s'annonce donc ! Le président des canalisateurs fait remarquer que la réfection des conduites et donc la réduction des fuites génèrent aussi des économies d’énergie du côté du pompage, du relevage et du traitement de l’eau.
La Métropole de Lyon va investir avec l'Agence de l'eau
Notons que, localement, la Métropole de Lyon et l’Agence de l’eau ont prévu de financer des travaux dans le cadre de la récupération par la collectivité de la gestion de l’eau potable après le non-renouvellement de la délégation de Veolia.