En Auvergne-Rhône-Alpes, 1000 conducteurs manquent à l'appel pour la rentrée prochaine. Et plus de 8.000 au niveau national.
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Entre pénurie de conducteurs et transition énergétique, la Fédération nationale des transports de voyageurs fait face à de lourds défis. Si au niveau national 8.000 conducteurs sont recherchés, la région Auvergne-Rhône-Alpes est également à la peine avec près d’un millier de collaborateurs manquant à l’appel pour la rentrée de septembre prochain.
La Fédération nationale du transport des voyageurs (FNTV) est lucide : la crise sanitaire a provoqué le départ de nombreux conducteurs du secteur des transports scolaires et la profession n’attire plus. Pour résoudre ce problème, la FNTV a plusieurs pistes, parmi lesquelles celle de la formation initiale. Elle doit attirer les jeunes, dont seulement 0,01 % ont moins de 25 ans dans le métier de conducteur. Pour cela, la FNTV travaille actuellement avec le ministère de l’Éducation nationale pour la mise en place d’un CAP de conducteur de transport routier de voyageurs d’ici la rentrée de septembre 2023. Cette solution ne réglera évidemment pas le problème pour la rentrée prochaine où l'on décompte déjà un déficit de 1.000 chauffeurs en Auvergne-Rhône-Alpes.
Développer des partenariats ciblés
En plus de travailler avec des professionnels de l’emploi (Pôle emploi, Agefiph, agences d’intérim…), la FNTV a renouvelé en 2021 son partenariat avec Défense mobilité (cellule de reconversion professionnelle des professionnels de l’armée) et recrute auprès d’associations d’insertion de personnes éloignées de l’emploi. Elle étudie aussi les possibilités de création de passerelles avec d’autres secteurs professionnels, comme celle du déménagement, qui permettrait de reconvertir des conducteurs inaptes au port de charges lourdes, dans le transport scolaire.
Repenser le métier de conducteur
Souvent à temps partiel, fractionné trois à quatre heures par jour, le rythme de travail des conducteurs de transport scolaire est à aussi repenser. Pour répondre à cette problématique, la FNTV souhaite que l’Éducation nationale donne son aval pour un étalement des heures de rentrée scolaire. Cela donnerait aux conducteurs la possibilité de desservir davantage d’établissements. Par ailleurs, elle réfléchit au développement de contrats mixtes, en s’associant notamment avec la fédération des bâtiments, des entreprises de travaux publics ou de propreté. Concernant les salaires, particulièrement impactés par l’inflation, la FNTV est favorable à l’intégration de l’indice CNR, taux horaire conducteur du transport routier de voyageurs dans les contrats publics pour faciliter les hausses de revenus. Si ces derniers ont été revalorisés à la demande des syndicats au printemps dernier, des discussions sont en cours pour une nouvelle revalorisation en septembre.
Une adaptation des appels d’offres publics
Enfin, se pose la question de l’adaptation de la flotte de véhicules de transport à la transition énergétique. La loi Climat et résilience supprime à partir d’août 2026 la possibilité de sélectionner des appels d’offres uniquement sur le prix. La FNTV souhaite que les appels d’offres soient plus adaptés et équilibrés entre le prix et la valeur technique (80/20 en Aura contre 60/40 dans la plupart des régions). Enfin, pour permettre à la profession d’investir dans la transformation des véhicules, la FNTV souhaite l’allongement des marchés publics pour une répartition des amortissements sur plusieurs années.