Guillaume De Masi et Thibault Fuzier, cofondateurs de la start-up Ecosiag, aux côtés de Bastien, leur stagiaire en agronomie.
Créée par deux jeunes ingénieurs, Thibault Fuzier et Guillaume De Masi, la société Ecosiag prépare l'ouverture de sa première ferme aquaponique urbaine à Lyon-Mermoz, aux côtés d'autres acteurs de l'agriculture urbaine.
D'ici quelques jours, la première ferme aquaponique urbaine d'Ecosiag prendra ses quartiers à Lyon-Mermoz (8e), avec d'autres acteurs de l'agriculture urbaine (Ceercles, Eisenia et ses lombricomposteurs, etc.), sur un terrain de 600 m2 mis à disposition par la Métropole de Lyon. Cette installation a été facilitée par l'appel à projets « Quartiers Fertiles* », lancé par l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU). Pour Thibault Fuzier et Guillaume De Masi, deux amis de longue date, cette première installation va servir de tester en grandeur nature la ferme aquaponique urbaine qu'ils ont conçue.
Un moyen de production ancestral remis au goût du jour
À leur sortie d'école d'ingénieurs à Nancy, les deux jeunes hommes ont eu envie « d'agir à leur échelle ». Ils ont commencé à réfléchir à l'apiculture urbaine, puis ont bifurqué vers l'aquaponie. Ce système repose sur un équilibre fragile entre la culture de plantes, l'élevage de poissons et de bactéries : les déchets produits par les poissons sont transformés par les bactéries servant à nourrir les plantes. Ecosiag a été officiellement créé en novembre 2019.
En bons ingénieurs, les deux amis travaillent aujourd'hui d'arrache-pied pour concevoir un système automatisé, indispensable à la rentabilité économique du projet.
Installés à Saint-Priest depuis quelques mois, Thibault Fuzier et Guillaume De Masi apportent les derniers réglages à leur installation qui tient dans deux conteneurs maritimes : dans celui du bas, des bassins qui accueilleront les alevins de truite ; dans l'autre, des bacs où pousseront les plantes, des aromates et laitues dans un premier temps. « Fonctionnant sans ajout d'engrais et de pesticide, le système consomme très peu d'eau, environ 90 % de moins par rapport à un système en pleine terre », expliquent les deux passionnés qui estiment pouvoir produire environ trois tonnes de végétaux et 500 kg de poissons chaque année. À Mermoz, l'objectif est d'associer les habitants au projet, en leur fournissant une partie des produits qui seront issus de la ferme. Une deuxième ferme devrait être installée dans le courant de l'hiver.
Nous ne nous attaquons pas à la culture en plein champ ! Notre objectif est de mettre nos fermes à des endroits où on ne peut pas cultiver
À terme, Ecosiag espère vendre ses fermes clés en main, à des entreprises ou industriels de la filière : « Nous ne nous attaquons pas à la culture en plein champ ! Notre objectif est de mettre nos fermes à des endroits où on ne peut pas cultiver, comme sur des friches ou des zones périurbaines ». Pour financer son développement, la start-up a levé des fonds (environ 500 000 euros) en février 2021 auprès de Food'Ara, société d’investissement du réseau Angelor qui associe chefs d’entreprise de la filière agroalimentaire, l'école d'ingénieurs Isara et le Crédit Agricole.