Parmi les isolants utilisés : la paille de blé et la paille de riz.
En posant ses valises à Grenoble, Emmanuel Pflimlin, ancien patron d’une société du Vaucluse spécialisée dans l’ossature bois et la rénovation thermique, voulait monter une entreprise avec de fortes valeurs écologiques et sociales. Le pari semble déjà largement gagné !
En mai dernier, Eco-Système Construction, créée en 2011, a emménagé dans son nouveau bâtiment à Saint-Martin-d’Hères, acheté au travers d’une SCI dans laquelle seuls les salariés ont pu prendre une participation. « Nous voulons sortir du schéma ou seuls ceux qui possèdent du capital peuvent investir », martèle Adrien Abel, l’un des trois cogérants avec Emmanuel Pflimlin et Sylvain Rodde. « En 2021, nous aimerions vendre des parts de la société aux salariés. » Eco-Système Construction a été organisée dès le départ autour de deux activités. La première porte sur la rénovation thermique et n’intègre que des systèmes biosourcés et des énergies renouvelables. La seconde concerne la construction neuve en ossature bois où sont mises en avant la paille de blé et la paille de riz comme isolants principaux, ainsi que des enduits terre. Le tout a généré un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros en 2019.
Débattre ensemble de l’organisation sociale
Dans ce contexte, Eco-Système Construction a mis en place pour sa vingtaine de salariés, un système de rémunération basé non sur les compétences initiales, mais sur « la prise de responsabilité, avec la charge de travail et le stress qui va avec ». Le taux horaire évolue au fil des nouvelles missions comme la prise en charge de devis, les actions commerciales, la gestion ou le suivi de chantier. L’échelle des salaires nets mensuels varie dans un écart assez faible de 1.300 à 2.300 euros. Par ailleurs, tout le monde dispose d’un plan épargne entreprise abondé pour chaque salarié en fonction du nombre d’heures effectuées dans l’année écoulée.
Reste un point à optimiser : les réunions collectives au cours desquelles sont débattus des sujets comme le développement et l’organisation sociale de l’entreprise. « Nous avons comme projet de faire des groupes de travail pour que l’initiative des discussions ne soit pas seulement prise par les dirigeants. »
Cet article a été publié dans le numéro 2416 de Bref Eco.