L'application Alix & Moi se veut très simple pour faciliter son utilisation aux personnes en situation de handicap psychique.
Montage T.Nicolau
L'association Messidor, qui aide à l'insertion en milieu ordinaire de personnes en situation de handicap psychique, a fait tester à ses travailleurs une application en cours de développement. Nommée Alix & Moi, ce « compagnon » est là pour aider les personnes dans cette situation à mieux se focaliser sur une tâche.
« Stimuler sa proactivité directement dans son quotidien. » C'est l'objectif de l'application Alix & Moi développée par le docteur en psychologie cognitive, neuropsychologie et psychothérapie Delphine Fabre et l'entrepreneur Guillaume Bézie. Destinée à l'origine « à aider les personnes schizophrènes à mieux se concentrer pour effectuer des activités qui nécessitent une intention, par opposition aux activités que l'on fait sans réfléchir », explique la cofondatrice, les deux associés ont décidé d'étendre les champs d'action de l'application à tous les handicaps psychiques.
Un compagnon simplifié au maximum
L'application est volontairement simple d'utilisation. La personne choisit une catégorie d'exercices (sur le bien-être, les relations avec la famille et les amis, le travail, ou le lieu de vie) puis la tâche qu'il veut effectuer : il doit ensuite s'imaginer une feuille de route mentale (de quoi a-t-il besoin pour réaliser la tâche ?) puis indiquer si la série d'images qui va suivre et qui représentent un objet, une action, est nécessaire à la réalisation de la tâche choisie.
Messidor a signé 238 contrats en 2018
Actuellement en version bêta, l'application vient d'être retenue pour un concours lancé par Harmonie Mutuelle. Elle est testée par une quarantaine de personnes, parmi lesquelles des employés de Messidor. L'association labellisée l'année dernière pour son projet de franchise sociale compte aujourd'hui vingt sites en France (18 dans la région et 2 en Charente-Maritime).
Parmi les 238 contrats signés chez Messidor en 2018, 58 ont donné suite à des contrats de travail en milieu ordinaire. Au total, l'association accompagne actuellement 1.200 personnes, et se veut être « une passerelle vers l'emploi », précise Olivier Dufes, le directeur de Messidor Rhône. Pour aider les personnes en situation de handicap psychique à retrouver un emploi, Messidor les aide à construire un projet professionnel, et continue de les suivre une fois qu'elles ont pu réintégrer un cadre de travail classique.