Zoya doit ouvrir sa première ferme verticale à Vénissieux, à la fin de l'été 2022.
Hugo Jacomelli a créé Zoya pour rapprocher les citadins de leur alimentation via des fermes verticales situées au plus près des lieux de vie. La première d’entre elles ouvrira en août 2022 à proximité de la gare de Vénissieux.
Rien ne prédestinait Hugo Jacomelli à se lancer dans la production de salades… et encore moins, de salades qui poussent dans des fermes verticales ! Après ses études à l’IAE et un début de vie professionnelle dans l’univers du luxe et de la joaillerie, notamment pour LVMH, le jeune homme a complètement revu son plan de carrière : « Je cherchais un projet qui avait du sens », raconte-t-il tout simplement.
Se concentrer sur des produits spécifiques que le secteur agricole classique ne peut pas faire
En mars 2021, il quitte donc Paris pour rejoindre le H7 - haut lieu du numérique à Lyon - et son programme « Alimentation durable » piloté par Suez. Son idée : « révolutionner le système agricole en renouant le lien entre les habitants et leur alimentation ». Pour cela, il a choisi le modèle des fermes verticales, loin d’être refroidi par les quelques échecs locaux. « À la différence des autres projets, je vais me concentrer sur des produits spécifiques que le secteur agricole classique ne peut pas faire », explique Hugo Jacomelli qui précise sa pensée : « Il n’y a aucun intérêt faire pousser de la mâche dans des fermes verticales. Par contre, faire pousser des micropousses, plus difficiles à cultiver en champs, a son intérêt. Au Japon par exemple, une ferme verticale développe des salades sans potassium. ».
Pour lui, la ferme verticale permet, grâce à un circuit fermé, d’économiser de l’eau, mais également de produire de manière plus rapide, et donc plus productive, tout en réduisant le transport, grâce à une consommation locale.
50 tonnes de salades et micropousses par an
Après avoir appris les rudiments de la culture maraîchère et développé sa technologie lui permettant d’optimiser la production tout en réduisant la consommation des intrants (un brevet a été déposé), Hugo Jacomelli a obtenu auprès des banques les fonds nécessaires (350 K€) pour développer sa première ferme. Elle sera située à Vénissieux, à côté de la gare, sur une friche SNCF Immobilier. Son ouverture est prévue en août 2022.
Installée sur une emprise de 360 m2, la ferme Zoya permettra de produire 50 tonnes de salades et micropousses par an. La production sera destinée en majorité (90 %) aux grandes surfaces situées à proximité, avec le lancement d’une première gamme de salades « haut de gamme », présentées en sachet ou en vrac : « Une loi va obliger les grandes surfaces à proposer plus de local », explique Hugo Jacomelli qui vise également une clientèle de chefs et le grand public. « Je veux également pouvoir accueillir des habitants et des scolaires pour pouvoir créer du lien ».
Des recrutements à venir
Pour faire tourner le site, cinq personnes seront recrutées : « Je cherche un ingénieur agronome, un ingénieur industriel pour l’automatisation, un développeur pour toute la partie data, mais aussi quelqu’un pour la récolte… ». Ce premier site pilote doit également permettre à Zoya de « prouver son empreinte écologique ». Un sujet dont il s’est emparé avec Suez dans le cadre du programme alimentation durable avec des réflexions autour du traitement de l’eau, de la valorisation des déchets et de l’optimisation de l’énergie… « Pour moi, la ville de demain envoie ses déchets au méthaniseur à proximité qui réinjecte l’énergie dans la ville… ».