Outre la Nivaquine, le portefeuille de l’usine compte une soixantaine de produits parmi lesquels douze médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.
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La société Famar Lyon située à Saint-Genis-Laval, fabricant de médicaments d'intérêt majeur employant un peu plus de 250 salariés, risque toujours une fermeture.
De source syndicale, une seule offre de reprise a été déposée auprès des administrateurs judiciaires par un tandem d’investisseurs dont le projet industriel ne permettrait pas de garantir un avenir pharmaceutique ni de pérenniser les emplois sur le site (reprise de 50 salariés sur 250).
Les dernières commandes des clients (Sanofi, Merck, Astellas, Mylan, Abbott, P&G…) fixent un arrêt des productions le 3 juillet 2020. « L’urgence est d’obtenir de la part de ces donneurs d’ordres un maintien de l’ensemble des activités pour trouver une solution de reprise », explique la CGT Famar, par la voix de Donius Yannig, le secrétaire du CSE (comité social et économique ; instance représentative du personnel) et délégué syndical Famar Lyon. Pour ce dernier « cette crise sanitaire doit être le détonateur pour construire une alternative industrielle aux antipodes des logiques de délocalisations et des politiques d’austérité qui fragilisent notre système de santé et multiplient les ruptures de médicaments ».
Douze médicaments d’intérêt thérapeutique majeur
Famar Lyon est le seul site industriel à fabriquer et à conditionner la Nivaquine (fabriquée à base de chloroquine importée) pour le marché français ; un produit qui, dans le contexte actuel du Covid-19, a placé cette usine sous le feu des projecteurs. Outre la Nivaquine, le portefeuille de l’usine compte une soixantaine de produits parmi lesquels douze médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, indispensables à des milliers de patients.
Ainsi, l'usine produit notamment de la Notezine (un antiparasitaire) pour lequel elle est le dernier producteur au monde, tout comme deux autres produits (Disulone, Malocide) qui sont uniquement produits par Famar Lyon pour le marché francophone. Est aussi enregristrée sur le site, une gamme d’antibiotiques contre les infections poumons/bronches dont l'un à base d'azithromycine, molécule utilisée par l'équipe du professeur Raoult pour combattre le Covid-19.
L'enjeu de l'indépendance sanitaire
« L’indépendance sanitaire doit se construire autour de la création d’un pôle public du médicament et l’entreprise Famar Lyon doit être une des priorités à intégrer au plan de participations financières de l’Etat », insiste la CGT qui propose différentes pistes pour répondre en partie « aux carences de notre système de santé mais également garantir un développement de l’activité sur le site de Saint-Genis-Laval. »
En attendant, le risque de fermeture de l’établissement reste entier. « La nationalisation de l’entreprise devient une décision incontournable pour répondre aux besoins sanitaires et satisfaire ainsi les intérêts de santé publique », réitère la CGT Famar Lyon. Une demande similaire aux salariés de Luxfer (production de bonbonnes à oxygène dans le Puy-de-Dôme) qui, après un refus par l'Etat, viennent de voir leur espoir renaître…