Jacques Frénéat, Pdg de Boyard Métal, prend la tête du réseau des entreprises de la filière de transformation des métaux du bassin de Bourg-en-Bresse.
P.C.
Dirigeant de Boyard Métal, Jacques Frénéat a succédé à Sébastien Catherin (Goyon SA/Cogefer) à la présidence de Mécabourg. Ce réseau associatif compte 66 entreprises, de la TPE à la multinationale, œuvrant dans l’ingénierie, la production, l’installation, la maintenance, les automatismes, l’électricité industrielle, la carrosserie, etc.
« Ce n’est pas un réseau de patrons mais d’entreprises, qui implique autant les salariés, à travers des formations communes par exemple, que des dirigeants qui partagent des problématiques et vont « chasser en meute » sur de gros marchés », souligne le nouveau porte-parole de Mécabourg. Un réseau « qui sait se renouveler, maintenir la cohésion entre ses adhérents même s’ils sont concurrents », insiste-t-il.
Jacques Frénéat prend les rênes du cluster dans une conjoncture incertaine. « L’activité a bien repris après la crise sanitaire, note-t-il. Mais le remboursement des PGE (prêts garantis par l’État), la hausse des prix des matières premières (doublement sur l’acier en 18 mois !), les taux d’intérêt bancaires qui remontent, le prix de l’énergie qui flambe, tout cela inquiète nos adhérents. » La hausse du Smic survenue début juillet, lui fait craindre un nivellement des salaires par le bas et le réveil de revendications chez les salariés mieux payés. « Il faudra qu’à un moment donné, on puisse aussi rémunérer leurs compétences, expériences et ancienneté. »
Deux priorités
Le nouveau président de Mécabourg a deux priorités. La promotion des métiers tout d'abord, à travers l’apprentissage. Dans le cadre du dispositif d’État Territoires d’industrie, le réseau pousse à la création d’un Campus des métiers au sein du lycée d’enseignement technique et général Carriat, à Bourg-en-Bresse.
« C’est fondamental. Élus, Éducation nationale, entreprises, État, tout le monde est d’accord. On attend les financements. » Des formations actuellement inexistantes dans l’Ain, sur le véhicule électrique ou la peinture industrielle, pourraient y être dispensées.
L’innovation est l’autre enjeu. Mécabourg s’intéresse au projet HyPSTER, expérimentant le stockage d’hydrogène sur le site de la société Storengy, en Bresse. « Les stations de distribution d’hydrogène seront conçues comme des stations essence standards. On aura besoin des métiers de la mécanique. Nous devons réfléchir à la façon dont nos métiers pourront s’insérer dans cette chaîne de valeur », conclut-il.
BIO EXPRESS
61 ans
Ingénieur de l’école Arts et métiers de Cluny
A travaillé dans des grands groupes comme Arcelor-Mittal
A repris Boyard Métal en 2007 (CA 780 K€ avec 9 pers.).
Cet article a été publié dans le numéro 2506 de Bref Eco.