L'hôtel Aiden de Clermont-Ferrand, enseigne lifestyle de Best Western, a ouvert en juin 2021.
Sogepar
Alors que le contexte du tourisme d'affaire est toujours dégradé, le groupe hôtelier indépendant Sogepar ne jette pas l'éponge et dévoile un plan de relance ambitieux dénommé « Mission Renaissance ». Rénovations d'établissements et acquisitions sont notamment au menu.
Créé en 1978 avec un premier hôtel à L'Isle-d'Abeau, le groupe familial Sogepar, anciennement connu sous le nom de groupe Giroud, fait face, comme tous les acteurs du secteur de l'hôtellerie, à de profondes mutations, sur fond de crise sanitaire et de changement dans les habitudes de voyage. « En 2019, nous réalisions 35 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 24 hôtels, rappelle Loïc Giroud, son directeur général. En 2020, ce chiffre a été divisé par deux. Grâce à notre positionnement sur le segment économique en province, nous avons été un peu moins impactés que d'autres ».
L e tourisme d'affaires va être impacté durablement.
L'année dernière, le groupe affichait un chiffre d'affaires toujours en retrait de 35 % par rapport à 2019. « Et nous prévoyons encore une sous-activité de - 15 % cette année », ajoute le dirigeant dont 80 % de l'activité était auparavant réalisée auprès de la clientèle affaires : « C'est notre fonds de commerce principal. Or, je considère que le tourisme d'affaires va être impacté durablement. On observe un mouvement de fond, accéléré par la pandémie et les nouveaux modes de travail », poursuit Loïc Giroud qui ne baisse pas les bras pour autant et espère gagner des parts de marché. Comment ? « En misant sur l'humain et la qualité. Il faut que l'accueil soit irréprochable et que les clients se sentent bien chez nous », ajoute Loïc Giroud. Selon lui, le nerf de la guerre, c'est Internet où les avis clients sont scrutés et où « des notes de 8/10 et au-delà permettent de sortir des radars ».
Recrutement et fidélisation
Le recrutement « et la fidélisation des 300 collaborateurs du groupe dans un contexte où la pénurie et le turn-over dans le secteur de l’hôtellerie-restauration sont extrêmement impactants » sont au cœur du plan de relance de l'entreprise. « Nous recrutons des personnalités, des gens qui ont l'énergie et le sourire », explique Loïc Giroud qui a fait le choix d'adapter les horaires de travail pour coller aux attentes des collaborateurs. « Pour les soirs et les week-ends nous recrutons des étudiants. Et nous avons fermé beaucoup de restaurants le midi pour éviter la coupure dans la journée ».
Sogepar s’appuie également sur son programme de montée en compétences des collaborateurs, avec sa formation interne « Cursus Talents ». « Un tiers de nos directeurs sont issus de ce programme », relève Loïc Giroud.
10 millions d'euros pour la rénovation des hôtels
En parallèle, le groupe entend poursuivre sa stratégie de développement via des acquisitions - « après trois ouvertures en propre* » - et des mandats de gestion (pour le compte de tiers). En 2022, 10 millions d'euros seront consacrés à la rénovation de six hôtels, dont le Kyriad de Bourgoin-Jallieu et le Campanile de Clermont-Ferrand.
Par ailleurs, un spa, le premier du groupe, sera construit à Clermont-Ferrand au sein de l'hôtel Aiden (85 chambres 4*, ouvert en juin 2021). « Nous avons le soutien et la confiance de nos actionnaires et de nos banques », ajoute, confiant, Loïc Giroud qui ne s'interdit pas non plus de regarder du côté de la montagne et du littoral où il n'est pas encore présent.
* A Compiègne, Clermont-Ferrand et Annemasse.