750 visières de protection seront fabriquées au sein du FabLab solidaire de la société de Pont-Evêque.
Le directeur de Tri Rhône-Alpes (vente de matériel informatique reconditionné et solidaire), Gabriel Jobin, a trouvé un grossiste prêt à lui livrer des plaques en plastique PETG qui lui permettront de fabriquer quelque 750 visières de protection au sein du FabLab de la société de Pont-Evêque.
Avec des machines de découpe laser ainsi que sept imprimantes 3D, Gabriel Jobin et son équipe de bénévoles vont pouvoir livrer des Ehpad, des services hospitaliers, des collectivités, mais également des associations comme Le Relais et les communautés Emmaüs au sein desquelles est née Tri Rhône-Alpes en 2004. Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC SA) depuis 2014, elle compte aujourd’hui 36 sociétaires dont plusieurs associations (Ateliers du Bocage, Mouvement Emmaüs).
La fabrication de visières a été rendue possible grâce à des donations de la Fondation Orange et du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes qui ont permis l’achat de la matière première et de trois imprimantes 3D. Pour produire davantage, le FabLab compte sur d’autres soutiens.
Fabrique de territoire
Lancé en 2015, le FabLab de Tri Rhône-Alpes travaille en lien avec des entreprises sur des projets d’écoconception et de réutilisation de matériaux recyclables. Il a ainsi collaboré avec Lafuma Mobilier à la fabrication de meubles de collecte multidéchets à partir des chutes du fabricant. En 2018, Tri Rhône-Alpes a également lancé l’Atelier Chantier d’Insertion Re-emploi pour le reconditionnement de matériel informatique revendu dans les deux boutiques de la coopérative (Pont-Evêque et Lyon). Depuis janvier, le FabLab bénéficie d’un local mitoyen de la boutique de Pont-Evêque mis à disposition par la commune. Cette « Fabrique de Territoire » permet aux habitants d’avoir accès à internet, à un espace de coworking et des formations.
L’appel à l’aide d’Emmaüs
Pour la première fois depuis l’appel de l’abbé Pierre, Emmaüs lance un appel aux dons, « pour ne pas laisser les plus fragiles retourner seuls et sans ressource à la rue, face à un virus mortel ». C’est qu’avec les fermetures des commerces - et donc des points de vente Emmaüs - c’est tout le modèle économique de l’association qui est remis en cause : « Emmaüs est en danger », alerte Gabriel Jobin.
Cet article a été publié dans le numéro 2411 de Bref Eco.