Ictyos entend accélérer l'industrialisation de sa fabrication de cuirs de poisson en achetant de nouvelles machines et en investissant de nouvelles surfaces en juin 2024.
A.R.
La société Cuir marin de France, spécialisée dans la fabrication de cuirs de poisson sous la marque Ictyos, double sa production chaque année. Pour suivre la demande, une industrialisation plus poussée est nécessaire, qui va être rendue possible grâce à une levée de fonds de 1,4 million d’euros.
Après une incubation au sein du programme La Maison des Startups de LVMH (Station F), Cuir Marin De France a obtenu, en 2020, le soutien Bpifrance à travers la Bourse French Tech et le Prêt d’Amorçage Investissement. Un an plus tard, la société réalisait son premier tour de table de 300.000 euros auprès de Cuir Invest (Auriga Partners), Bagages de la Drôme et Zébu Développement afin de financer le démarrage commercial.
La confiance du FAIM et de JCB2
La nouvelle levée de fonds qui a été bouclée il y a quelques jours démontre maintenant la pertinence du produit et va permettre de passer un cap. En effet, Cuir marin de France a ouvert son capital à hauteur de 1,4 million d’euros au Fonds d’Amorçage Industriel Métropolitain (FAIM) Lyon/Saint-Etienne (géré par Demeter) et à l’investisseur lyonnais Joseph Brigneaud via sa société JBC2.
Cuir Marin De France achète des peaux de poisson (surtout des saumons mais également des truites, de l’esturgeon, de la carpe et du silure) auprès des restaurants (50 %) ou de leurs fournisseurs (fileteurs ou pisciculteurs) et les tanne avec des tanins végétaux. Puis elle les sèche, les teint, les polit et les enduit de résine avant de les expédier dans des ateliers qui fabriqueront de bracelets de montre, des produits maroquinerie, des chaussures, surtout en Italie et en Suisse.
Prendre un deuxième atelier ou un plus grand
Les équipements de Cuir marin de France (plus connue sous le nom de sa marque Ictyos) sont actuellement installés dans un atelier de Saint-Fons qui commence à être trop petit puisque la production double quasiment chaque année (35 000 peaux vendues en 2022). La levée de fonds va permettre de répondre à cette problématique avec l’ambition d’atteindre les 100.000 peaux sous deux ans. « Nous étudions la question de prendre un deuxième atelier ou un atelier plus grand », explique Benjamin Malatrait, président de la société. L’opération est prévue pour juin 2024 puisque « la commande des machines demande un an », précise le dirigeant qui va aussi embaucher deux personnes cette année et prévoit de proposer de nouveaux cuirs et nouvelles finitions.
En attendant, l’entreprise va lancer une offensive commerciale en « se déplaçant sur des salons dans le monde entier ».