Dans le petit village de montagne "Le Reposoir", en Haute-Savoie, le Domaine de Fréchet s’est engagé dans une politique environnementale forte qui implique ses résidents. Accueillant jusqu’à 160 personnes, des enfants de six ans aux adolescents et leurs accompagnants, le centre de vacances a fait de sa gestion alimentaire un atout. Il a été le Coup de cœur du jury lors du Défi Anti-Gaspi.

Le chalet fêtera ses 50 ans en 2024. Bouffée de fraîcheur pour le village de 600 habitants, le Domaine de Fréchet insuffle également une foultitude d’actions en faveur de l’environnement. « Les enfants viennent découvrir la montagne lors des classes de neige mais aussi sa richesse au printemps, en été et à l’automne, assure Pierre Deglin, responsable de l’établissement qui dépend de l’association les PEP59 basée à Lille. Notre projet environnemental fait partie intégrante de l’offre proposée aux écoles et aux mairies. De plus en plus, c’est d’ailleurs un critère qui apporte des points supplémentaires dans les appels d’offres des collectivités. »

Le premier étage de la fusée réside dans la labellisation « Mon Restau Responsable » en 2020 qui l’engage dans un processus d’amélioration continue en termes de qualité pour une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. « Ce fut la première étape pour construire notre projet d’établissement qui est de transmettre aux enfants les bonnes pratiques environnementales, notamment par rapport à notre village de montagne. »

Dissocier les catégories de déchets

Lors d’un diagnostic sur l’économie circulaire, mené en même temps que l’obtention du label sur la restauration responsable, la conseillère de la CCI Savoie, Vicky Bienfait, parle du Défi Anti-Gaspi à Pierre Deglin. « Il correspondait parfaitement à notre timing. Il confortait notre projet d’établissement et nous devions réfléchir à la réduction de nos déchets suite à un changement de collecte au sein du village. L’apport volontaire se substituait au porte-à-porte. Il fallait impérativement réduire la quantité de nos poubelles pour moins en porter… »

Utilisation de coupelles pour confitures et pâtes à tartiner, légumes choisis pour limiter les épluchures, fruits « moches » récupérés pour des jus ou des compotes, recrutement de poules chez les villageois pour manger les déchets du centre de vacances… « Nous avons dissocié les catégories de déchets pour en assurer une valorisation maximale », témoigne Pierre Deglin. Et les résultats sont là : sur une année, les déchets alimentaires ont fondu de 50 % passant de 150 gr en moyenne par repas à 80 gr. « Nous poursuivons le défi avec toujours les pesées et la sensibilisation des différents publics. Un site de compostage a été installé en juillet. Nous voulons encore réduire de 30 à 50 %, en travaillant toujours sur les recettes. Alors oui, cela chamboule nos habitudes et demande des efforts mais ce que nous semons avec les enfants portera ses fruits. » 

Trois actions à impact :

• L’implication des enfants grâce à un seau posé sur chaque table du petit-déjeuner pour y déposer les déchets alimentaires. Il est pesé chaque jour. Les enfants sont incités à partager un fruit plutôt qu’à en prendre un entier et en jeter la moitié.
• Les grammages des aliments sont pensés au plus juste. Les quantités de viande et de poisson ont été diminuées au profit d’une meilleure qualité. Les viandes proviennent de Savoie.
• La communication et l’explication alimentent le volet pédagogique souhaité par le Domaine de Fréchet tant auprès des enfants, des enseignants, que des saisonniers. L’enjeu est crucial face à un public qui change toutes les semaines.