Allier Volailles, le seul abattoir sur le secteur, prévoit l’abattage de 26.000 poulets du Bourbonnais par an.
Jérôme Chabanne
La commission permanente de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) a accordé au poulet du Bourbonnais le titre d’Appellation d’origine contrôlée (AOC). Une grande victoire pour la filière après 28 ans de combat.
« Nous sommes seulement deux en France à avoir obtenu cette reconnaissance. Le poulet de Bresse et nous, désormais ». Hervé Kratiroff, président du groupe agroalimentaire lyonnais Solexia, ne cache pas sa joie. Il aura fallu presque 30 ans de démarches pour obtenir ce précieux sésame, le 22 juillet 2022. « Pour le consommateur, c’est un gage de grande qualité du produit et pour la filière, c’est une plus-value incontestable ».
Cahier des charges strict
Pour obtenir l’appellation, les éleveurs - ils sont neuf à ce jour installés dans le Bourbonnais — doivent respecter un cahier des charges précis et exigeant. « Ils sont engagés à fournir une alimentation composée de 70 % de céréales minimum, sans OGM, provenant de l’aire géographique. Puis 2 à 3 semaines avant l’abattage, l’alimentation est complétée par de la poudre de lait afin de donner du moelleux et un goût persillé à la chair. Le poulet doit être élevé dans un périmètre correspondant à 90 % aux limites du département de l’Allier. Il est abattu à plus de 100 jours », ajoute Hervé Kratiroff. Le poulet du Bourbonnais doit également être élevé en plein air (3.000 m² minimum pour 500 volailles).
50 % plus cher
Sébastien Porte, éleveur installé à Ygrande, produit déjà du poulet du Bourbonnais. Ses 1.500 volailles sont, selon lui, « la garantie d’un produit de qualité mieux valorisé à la revente ». En effet, le prix d’un poulet AOP sera plus élevé de 50 % environ par rapport à un poulet fermier. Mais tous ceux qui seront élevés seront d’abord prévendus par le Syndicat des volailles.
Allier Volailles, le seul abattoir sur le secteur détenu par Solexia depuis 2019, prévoit l’abattage de 26.000 poulets par an. 70 % seront commercialisées en circuit traditionnel : restauration, boucherie, grossistes et environ 15 % en GMS.