Cécile Barrère-Tricca, directrice de l’établissement de Solaize et présidente du pôle de compétitivité Axelera.
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Comme chaque année, l’IFP Energies Nouvelles (IFPEN) a présenté son bilan annuel, riche en avancées en matière de recherche, d'énergies nouvelles, de mobilité durable.
La recherche fondamentale est « un socle pour le développement des innovations de l'IFPEN qui y consacre 30 % de son budget » a rappelé Cécile Barrère-Tricca, la directrice de l’établissement rhodanien, qui s'est réjouie des prix attribués à quatre chercheurs de l'IFPEN, parmi lesquels figurent trois femmes.
Pour rappel, le budget de l'IFPEN tourne autour de 280 millions d'euros dont, en 2019, 55 % de ressources propres et 45 % d'aides de l'Etat. 1.600 personnes y travaillent, dont la moitié dans l'établissement de Solaize.
Côté recherche fondamentale, 2019 a vu la mise en place du laboratoire de recherche Carmen, spécialisé dans la caractérisation des matériaux pour les énergies nouvelles, qui rassemble l'IFPEN, le CNRS et trois universités : Lyon 1, Strasbourg et Sorbonne Paris.
Matière grise et outils de pointe
« Pour faire une recherche de qualité, il faut de la matière grise mais aussi des outils et équipements de pointe », a souligné Cécile Barrère-Tricca. Pour permettre aux chercheurs de relever les défis de modélisation dans les secteurs de l'éolien, de l'impact météo dans la gestion de l'énergie ou du vieillissement des batteries et des nouveaux matériaux, le super calculateur de l'IFPEN a vu ses moyens doubler, passant de 220 téraflops en 2018 à 440.
Mobilité et énergies nouvelles
Sur le plan de la mobilité durable, l'application Geco Air a évolué vers un outil de pilotage du plan de mobilité des entreprises, tandis que le système connecté de mesure des émissions de polluants à l'échappement Real-e a été récompensé à Equip Auto. En outre, l'IFPEN porte le projet européen Modalis dont l'objectif est de développer des outils numériques pour modéliser et concevoir des systèmes de batteries du futur.
En matière d'énergies nouvelles, 2019 marque des avancées majeures dans le captage/stockage du CO2, avec une première étape franchie pour la démonstration préindustrielle d'une technologie novatrice de captage par combustion en boucle chimique, et le lancement annoncé du pilote industriel de captage de CO2 par solvant démixant sur le site sidérurgique ArcelorMittal de Dunkerque.
Butadiène et lithium
Le projet Biobutterfly, développé avec Michelin et Axens (filiale de l'IFPEN) et dédié à la création d'une filière de production de butadiène à partir de ressources renouvelables, a franchi une étape importante avec le lancement de la construction du premier démonstrateur industriel en France.
Côté lithium, ressource essentielle pour les énergies nouvelles, deux grands projets sont en cours : Nirvana (avec Eramet) vise l'implantation d'un procédé d'extraction directe du lithium, « innovant, compétitif et respectueux de l'environnement », dans les déserts de sel d'Argentine. Quant au projet EuGeLi, il est centré sur le développement d'un pilote de captage sélectif du lithium dans les eaux géothermales.