Nicolas Sabatier (polo gris) et l'équipe de Time for the Planet
Mobiliser un milliard d’euros pour créer cent entreprises en lutte contre le dérèglement climatique. Tel est le pari de Nicolas Sabatier et cinq autres entrepreneurs quand ils lancent Time for the Planet en 2019. Ils ont déjà levé 4 millions d’euros et investiront dans leurs premières entreprises à l’automne 2021.
« Nous avons, individuellement, modifié nos gestes quotidiens et notre façon de vivre et de consommer. Mais cela ne suffit pas. L’entreprise est un levier important pour accélérer les innovations et peser dans les changements environnementaux », dit Nicolas Sabatier. Avec cinq autres « utopistes », il a décidé de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière en créant Time for the Planet.
La promesse est clairement énoncée et martelée par une communication au cordeau : « Nous sommes la dernière génération capable d’agir contre le dérèglement climatique. Nous rassemblons un milliard d’euros pour créer cent entreprises luttant contre le réchauffement climatique ».
« Nous voulons réunir à la fois les militants écologiques et les patrons du CAC40 au sein de notre actionnariat. »
Nicolas Sabatier.
Actionnaire dès 1 euro
Vingt thématiques ont été retenues dans les domaines de l’industrie, de l’énergie, des transports, de l’agriculture et des bâtiments. Pour agir sur quatre leviers : le zéro émission, en développant des sources d’énergie et des matériaux qui n’émettent pas de gaz à effet de serre ; l’efficacité énergétique, en améliorant les rendements et en diminuant la consommation des ressources ; la sobriété, en réduisant ses besoins sur toute la chaîne de production ; la captation, en piégeant les GES afin d’en réduire la concentration dans l’atmosphère.
« L’entrepreneuriat au service de l’urgence climatique » a tout de suite séduit un spectre large d’actionnaires. C’était aussi la volonté des six fondateurs de Time for the Planet en créant une société à but non lucratif dont l’actionnariat démarre à 1 euro.
« Au démarrage, on nous a dit que c’était impossible et que personne n’investirait dans un tel projet. À mi-2021, Time for the planet compte 23 000 actionnaires dont 1 500 entreprises et collectivités. Nous avons levé quelque 4 M€ avec un rythme qui s’accélère tous les mois », avance Nicolas Sabatier.
Le levier de l’entrepreneuriat
L’objectif de Time for the Planet est de détecter les innovations, partout où elles se trouvent dans le monde, et d’utiliser le levier de l’entrepreneuriat pour les propulser. Les premières prises de participation devraient être annoncées à l’automne 2021. Deux entreprises sont dans le viseur des Lyonnais.
Parmi elles, une société américaine axe ses recherches sur le stockage d’électricité sans utiliser de terres rares et via un système pilotable.
Le critère déterminant dans la sélection des entreprises est le TRP, imaginé par la fine équipe : le taux de retour pour la planète. « L’argent est un outil au service des projets. Nous mesurons les retours de nos investissements sur les bienfaits pour la planète et notre empreinte carbone », dit Nicolas Sabatier. Pas question d’investir pour escompter un retour en monnaie sonnante et trébuchante. La logique consiste à investir pour la planète et uniquement pour la planète.
Cet article a été publié dans le magazine Connect'iaelyon, rubrique Alumni | Nicolas Sabatier.
La Planète iaelyon :
Nicolas Sabatier a suivi un Master 2 Management et administration des entreprises, à l’iaelyon, après sa formation en droit privé et droit international. C’est sur les bancs de l’iaelyon qu’il rencontre Denis Galha Garcia, ingénieur Supméca Paris. Tous deux font partie des six fondateurs de Time for the planet. « L’iaelyon est sensible aux enjeux environnementaux et les principes défendus par Time for the Planet correspondent complétement à nos engagements », affirme Chrystèle Da Silva, chargée des relations avec les diplômés de l’iaelyon.
C’est tout naturellement que l’iaelyon est devenu partenaire du projet. La Planète iaelyon mobilise sa communauté (60 000 diplômés, partenaires, collaborateurs, enseignants) pour qu’elle devienne actionnaire de Time for the Planet.