Benoît Neyret, dirigeant du groupe textile Neyret.
Fabricant d’étiquettes, d’accessoires et de pièces d’ornements de luxe, le groupe Neyret se développe de plus en plus dans la technologie d’identification et de traçage de produits (puces RFID, QR Code et services numériques). Le carnet de commandes débordait (+15 %) lorsque la crise a frappé.
« Au début, nous sommes tombés à zéro », se souvient Benoît Neyret, dirigeant du groupe éponyme. « Cela a été un choc car nous avons dû fermer les ateliers pour la première fois depuis la création de l’entreprise en 1823 ! » Mais il fallait bien livrer les commandes. Certains volontaires ont donc repris le travail rapidement. Puis la production a pu redémarrer grâce à une mise en place rapide des mesures sanitaires. « Nous avons un atelier en Chine et nous avions déjà eu l'expérience en février. Nous avions aussi déjà vécu des situations similaires avec le Sras. Nous avions donc un stock de masques et de gel en Chine que nous avons complété et que nous avons fait venir. »
Fabrication de masques
Reste que la demande s’est ensuite effondrée. Benoît Neyret a alors décidé de fabriquer des masques en tissu avec quelques beaux contrats à la clé comme celui de Saint-Etienne Métropole. « Cela a atténué la chute d’activité » commente-t-il. Depuis, la reprise a été très active et Neyret perdra peu de chiffre d’affaires cette année au contraire de sa filiale Seram (prév. : – 20 %), spécialisée dans la lingerie, qui a pâti de la fermeture des magasins.
Le patron s’estime heureux de la façon dont cette période s’est passée, pour une entreprise qui n’avait pas la culture du télétravail. Sans en faire une panacée. « Les managers ont dû prendre en compte une disponibilité moins immédiate des équipes. On perd en productivité et, à distance, on a aussi tendance à perdre en intelligence collective. » Mais au moins, la crise a-t-elle eu le mérite d’accélérer la numérisation des collections et de confirmer l’intérêt d’avoir des productions régionales pour chaque marché.
« La crise a confirmé nos choix stratégiques », confie Benoît Neyret qui garde surtout un souvenir ému de l’expérience humaine vécue avec son usine de Madagascar. L’entreprise a compensé un peu la perte de salaire et a augmenté la capacité de son dispensaire. Elle a aussi fourni chaque semaine, à chaque famille, un sac de riz, un sac de noix de cajou et un savon de Marseille pour accompagner les gestes barrières.
Neyret
Siège : Saint-Etienne
Effectif : 800 personnes dont 200 en France
Chiffre d’affaires 2019 : 38 M€