Le Dr Charles Journé, radiologue et dirigeant de Deeplink Medical.
L’épidémie de Covid-19 ? Les médecins de Deeplink Medical, éditeur lyonnais de plateformes de téléradiologie, et de son partenaire Imadis, centre de radiologie d’urgence, ont vu « arriver la vague dès début mars » sur leurs écrans.
« Nous avons un ADN médical fort et l’imagerie est centrale dans la prise en charge des malades », note le Dr Charles Journé, 42 ans, radiologue en exercice et entrepreneur. Il est à la tête de Deeplink Medical qu’il a cocréé en 2014 avec quatre confrères, six ans après avoir fondé Imadis.
Face à la pénurie dans leur spécialité, ces médecins ont couplé leur compétence à celles des ingénieurs pour proposer aux hôpitaux un service d’accompagnement et d’analyse des images à distance : dans l’urgence, avec Imadis, ou pour une activité programmée, grâce à la plateforme Itis, de Deeplink Medical (24.000 utilisateurs). Cette start-up a créé d’autres outils comme, en 2019, la solution de suivi oncologique Mirio. « La crise a mis en hibernation cette activité. Mais pour l’urgence et la radiologie, nous étions au cœur des débats », remarque le radiologue.
Une formation e-learning gratuite
Dans la crise, Deeplink et Imadis ont construit pour leurs confrères une formation en e-learning sur la base de 5.000 cas compliqués de Covid. « Nous l’avons diffusé gratuitement auprès de nos confrères hospitaliers, afin qu’ils s’approprient l’imagerie spécifique de la Covid-19 », assure le Dr Journé.
En interne, l’entreprise a, dès début mars, équipé ses salariés à distance et protégé ceux qui travaillaient en présentiel. « Tous ont été très mobilisés, poursuit le radiologue. Nous avons eu la forte impression d’être utiles, qu’on écrive des lignes de code ou qu’on interprète des images de scanner ».
La start-up, qui avait levé 5,2 millions d'euros fin 2019, a embauché cinq personnes en septembre et devrait boucler 2020 sur un chiffre d’affaires de 2 M€ (65 % en radiologie et 35 % en oncologie), contre 2,2 M€ en 2019. « Nous avons pris un peu de retard sur l’oncologie, admet le Dr Journé. Mais nous restons collés à la réalité de la santé, pour répondre à l’épidémie ».