La société lyonnaise de biotechnologie MaaT Pharma, emmenée par Hervé Affagard, avance vite, très vite, sur le créneau porteur du microbiote intestinal… Et la crise n'entame pas la détermination de l'équipe.

La crise sanitaire aurait pu stopper net les activités de la start-up créée à Lyon en 2014 par une équipe associant chercheurs de l’Inra (Institut national de recherches en agriculture), médecins et entrepreneurs… Mais c'était sans compter sur la réactivité de son équipe !

Pendant le confinement, la biotech n'a pas chômé, et s'est constamment adaptée pour faire face : « Pour nous, la situation était particulière puisque nous nous sommes confinés avant l’ordre de confinement ! », lance Hervé Affagard. Explication : « Nous passons beaucoup de temps dans les hôpitaux pour nos essais, et l'on a vu très vite que la Covid faisait des ravages. »

Ces quelques mois de télétravail ont été mis à profit pour « transformer tout ce qui pouvait l'être en brevets, en publications… autant d’éléments tangibles pour les investisseurs, et qui sont une autre façon de gérer l’activité ».

Autres avancées significatives : « Nous avions une production de médicaments en cours, que nous avons pu achever, et nous avons également réussi à terminer la phase 2 de nos essais cliniques sur notre application la plus avancée, fin mars », explique le dirigeant. Les résultats de ces essais sont attendus en janvier 2021. Et pour soutenir les collaborateurs sur le plan psychologique tout au long de cette période, une hotline a été mise en place au service de ceux qui en avaient besoin : une initiative très appréciée par l'équipe !

Un test développé au plein cœur de la crise !

Surtout, pour pouvoir maintenir le cœur de son activité, à savoir l'analyse des prélèvements de selles, l'équipe a dû développer, très vite et en interne, un test Covid applicable sur les selles. Une prouesse ! Sans cela, la société n'aurait pas pu poursuivre ses essais cliniques en cours (les autorités sanitaires ayant rapidement exigé l'arrêt de ce type de prélèvement pour éviter la propagation du virus), ni lancer de nouveaux essais post-confinement. « Par chance, poursuit Hervé Affagard, j’ai travaillé plusieurs années en biologie médicale, et j’ai constitué un bon réseau qui a pu m'aider. » Entre juin et août, les équipes ont donc accompli un « travail colossal ». Résultat : « Nous (Maat Pharma et son écosystème) sommes les seuls au monde à avoir pu redémarrer ce type d’essais ! »

Quant aux mois à venir, le dirigeant de MaaT Pharma, qui a levé 18 millions d’euros juste avant la crise, se veut « raisonnablement confiant pour le lancement, notamment, de la phase 3 ».