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Mercredi 09 Juillet 2025

Prix de l’Entrepreneur de l’Année AVEC EY

Mecaware : “Notre mine, ce sont les déchets technologiques”

Arnaud Villers d’Arbouet (Mecaware) est candidat au Prix EY de la Start-Up de l'Année.

Arnaud Villers d’Arbouet (Mecaware) est candidat au Prix EY de la Start-Up de l'Année.

Ingénieur de formation, Arnaud Villers d’Arbouet a cofondé Mecaware, entreprise spécialisée dans le recyclage de batteries. La start-up s’appuie sur une technologie de rupture et entre aujourd’hui dans une phase préindustrielle.

Après une longue carrière à des postes de direction dans l’environnement, le développement durable et l’économie circulaire, Arnaud Villers d’Arbouet, 59 ans, a créé, en 2021, avec le professeur Julien Leclaire, Mecaware. Installée sur le site USIN à Vénissieux, l’entreprise produit des métaux stratégiques (lithium, nickel, cobalt, manganèse), en les extrayant des déchets de batteries et des rebuts de production des gigafoctories, grâce à une technologie novatrice et moins polluante que les procédés traditionnels. Ces métaux serviront ensuite à la fabrication de nouvelles batteries. « Notre mine, ce sont les déchets technologiques », explique le dirigeant.

Après plusieurs années de développement, Mecaware construit cette année une unité préindustrielle. Une mini-usine de 3 400 m², à Béthune, dans les Hauts-de-France, région considérée comme « la vallée de la batterie ». Dès 2026, elle traitera des rebuts de fabrication de la gigafactory Verkor, en vue de la préparation d'une unité industrielle à Dunkerque ciblée pour 2028-2029. Béthune deviendra ensuite un hub multi-technique dédié aux batteries en fin de vie, avec une montée en production dès 2027.

Pour poursuivre l’industrialisation de son procédé, Mecaware entame une levée de fonds de 20 millions d’euros auprès d’acteurs privés. Arnaud Villers d’Arbouet a une conviction : efficacité écologique et performance économique doivent être intimement liées.

Aujourd’hui, Mecaware répond à deux grands enjeux : faire face à la forte demande de métaux liée à l’électrification des besoins, et développer une souveraineté industrielle à l’échelle européenne, fortement dépendante de l’Asie. Et pour ce faire, « nous avons besoin d’une grande solidarité entre les différents acteurs pour construire des écosystèmes industriels performants ».

Ses perspectives ?

« Multiplier les usines in situ des gigafactories, en Europe, pour transformer leurs scraps (rebuts de production) en matière première stratégique nouvelle. »

  • Audrey Desfève

Mecaware en chiffres

  • 60 collaborateurs à Vénissieux et 4 à Béthune
  • 2 sites stratégiques
  • 9 brevets déposés
  • 100 emplois créés à l'horizon 2029 sur le site de Béthune
  • 50 M€ sécurisés pour industrialiser le procédé
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