Victor Emmanuel Vieilly, président de SPI Group, est candidat au Prix EY de l'Entrepreneur de l'Année.
© DR
Lancé très jeune dans le bain de l’entrepreneuriat, Victor Emmanuel Vieilly poursuit la construction du groupe de logistique SPI qu’il a repris en 2019. Réorganisé et solidement structuré, celui-ci vient de prendre position en Grande-Bretagne. Une étape qui en annonce d’autres…
Victor Emmanuel Vieilly avait 25 ans, diplômes tout frais en main (masters en expertise comptable, en finance, droit des affaires et fiscalité), quand il créa sa première société, Phoenix, soutenu par quatre banques et quelques proches. Spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté, dans le but de les redresser et de les pérenniser, Phoenix atteignit en quelques années près de 130 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2014, elle fusionna avec Abcia, un groupe coiffant une vingtaine de filiales et détenu par des entrepreneurs dont Gilles, le père de Victor Emmanuel. Mais celui-ci tient à préciser : « J’étais alors le seul associé de Phoenix à ne pas être favorable à ce rapprochement ». Il restera un peu plus de deux ans chez Aryes (le nouveau nom d’Abcia) avant de céder ses parts et de partir pour « divergence de points de vue ».
Associer les cadres à l’actionnariat
Victor Emmanuel Vieilly repart donc de zéro ou presque. Il crée son propre fonds (Hévolution) qui va lui permettre d’ouvrir un nouveau chapitre. C’est au contact d’une société de logistique dont le dirigeant prépare sa succession qu’il trouve l’opportunité de devenir un « vrai » patron opérationnel. Le rachat de SPI est signé en 2019. Sacré challenge que la reprise d’une entité indépendante de 500 personnes sur huit sites tournés vers les métiers de la logistique et du packaging.
Venu de l’extérieur, prenant le relais d’un dirigeant très charismatique, le nouveau Pdg de SPI, qui n’a alors que 33 ans, va devoir faire ses preuves. Si plusieurs cadres quittent l’entreprise, il va rapidement proposer à ceux qui restent, puis à d’autres qui arriveront plus tard, d’entrer au capital de la société (ils sont une trentaine d’associés aujourd’hui). Une façon de renforcer la cohésion du groupe.
Premiers pas en Angleterre
Le jeune patron va vite trouver ses marques et imprimer sa dynamique. D’abord en investissant massivement : digitalisation et automatisation des process, sécurisation des datas, élimination des tâches à faible valeur ajoutée, réorganisation du travail… Sans oublier une stratégie RSE menée en réflexion avec les équipes de terrain sur le recyclage, l’empreinte carbone, l’énergie. « La RSE, c’est du sens donné à notre travail ; c’est aussi pour l’entreprise une façon d’être attractive socialement, de dynamiser notre marque employeur ».
Sept ans plus tard, SPI Group est structurée pour aller beaucoup plus loin. « Il nous faut grandir encore parce que nos concurrents sont souvent des mastodontes du secteur, ce qui peut rassurer certains clients ». Ça n’a pas été le cas en Angleterre où SPI a récemment remporté son premier appel d’offres local face à DHL. L’opération a demandé un investissement de sept millions d’euros. Pour lancer l’activité, Victor-Emmanuel Vieilly n’a pas hésité à rejoindre l’Angleterre avec son épouse et leurs quatre enfants.
Des perspectives européennes
Opéré pour Purina (petfood), le premier site anglais de SPI Group devrait bientôt ne plus être le seul outre-Manche où un autre client vient d’être gagné. « Notre objectif est de doubler de taille d’ici 2030, en croissance organique comme en croissance externe ». Le dirigeant lyonnais est d'ailleurs en recherche active de rachats d’entreprises en France, en Grande-Bretagne voire en Espagne.
SPI Group
Siège : Saint-Vulbas (Ain)
CA (prév.) 2025 : 120 M€
Effectif: 1 200 personnes
15 sites totalisant 350 000 m2 de stockage et de packaging
Quelques clients : Nestlé, Ferrero, Haribo, Intermarché, Carrefour, Paredes, L’Oréal, Purina, Procter & Gamble...