Répondant au manque de moyens du monde hospitalier, Imadis a mis en place, il y a une quinzaine d’années, un service en ligne de téléradiologie utilisé aujourd’hui par plus de 200 hôpitaux et cliniques en France… et désormais aussi en Belgique.

C’est une activité de l’ombre. Et même, souvent, de la nuit. En quelques dizaines de minutes, 24h/24, tous les jours de l’année, les radiologues d’Imadis proposent un protocole ou apportent un diagnostic sur les radios, scanners ou IRM envoyés via internet par des établissements qui font face à des situations graves exigeant une réponse rapide (traumatismes crâniens, orthopédiques, thoraciques, AVC, etc.).

Deux ans pour construire le projet

C’est en 2009 que quelques collègues radiologues ont créé ex nihilo ce service dont ils avaient perçu l’utilité en tant que praticiens hospitaliers eux-mêmes. Créer l’entreprise, convaincre clients et partenaires, fonder l’architecture technique du service : tout était à faire.

Actuel président d’Imadis, Vivien Thomson se souvient : « Nous sommes partis à sept. Deux mois plus tard, nous n’étions plus que cinq. L’hôpital lyonnais Saint-Luc-Saint Joseph a été le premier à nous faire confiance. Occupés à l’hôpital le jour, chez Imadis la nuit, nous avons mis deux ans à construire notre projet, alors qu’on pensait le faire en trois mois. Dans cette période initiale où le plus important était de tenir, nous sommes restés soudés car nous avions la même vision, le même idéal : faire de la bonne médecine et la rendre plus efficace ».

Perspectives internationales

Quinze ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes (lire encadré). Depuis quelques années, les radiologies programmées sont même venues s’ajouter aux urgences. Cela n’empêche pas les associés de départ de continuer à faire des gardes, parallèlement à leur carrière hospitalière. « Nous en avons fait un principe que nous avons acté dans les statuts de l’entreprise. C’est une question d’exemplarité tout autant que de passion. Sincèrement, j’aime beaucoup assurer les gardes de nuit, même à Noël ou le Jour de l’an : une urgence, à trois heures du matin, en soutien à des collègues qui sont en besoin face à un patient, ça reste une vraie satisfaction. On se sent vraiment très utile ! », explique le médecin devenu chef d’entreprise.

Imadis, qui a réalisé une levée de fonds de dix millions d’euros en 2024, peut voir plus loin encore, notamment vers la Belgique où un premier contrat a été signé début 2025. De même, la société a entamé l’élargissement de ses services à la médecine nucléaire. Et, bien sûr, ses salariés poursuivent le développement et l’optimisation des solutions numériques pour fluidifier les relations avec les établissements de santé.