Depuis la création du groupe ACI en 2019, Philippe Rivière et ses associés ont racheté 41 PME industrielles, dont deux à l’étranger et vingt localisées en Auvergne-Rhône-Alpes. Secteurs stratégiques et souverains pour l’économie française, entreprises qui exigeaient des investissements pour se déployer, maintien d’une chaîne de valeur industrielle, Philippe Rivière déploie toute son énergie pour développer son groupe.

« En France, partir d’une feuille blanche pour créer des sites industriels est devenu beaucoup trop complexe. Or, il existe de nombreux actifs à vendre pour bâtir un groupe qui permet d’avoir des capacités de production de masse. » Et c’est bien ce que fait Philippe Rivière. Vite. Trop vite pour certains. Pas assez pour d’autres. Cet ingénieur de formation a passé cinq ans au Japon et cinq autres à Singapour avant de rentrer en France pour constituer son propre groupe industriel. « J’ai beaucoup travaillé dans des environnements mono-marchés, je ne souhaitais pas prendre cette option. La diversification faisait partie intégrante des critères de rachat pour constituer le groupe industriel. »

Six ans plus tard, ACI groupe (pour Alliance de compétences industrielles), dont le siège social est à Lyon, regroupe 41 entreprises dans cinq filières stratégiques : nucléaire, sécurité & défense, aéronautique, ferroviaire et nouveaux systèmes énergétiques. Les sites proposent des compétences dans l’ensemble des métiers industriels pour la transformation (tôlerie, mécanosoudure, découpe laser, fonderie, chaudronnerie, décolletage…) et les procédés spéciaux (traitement de surface, peinture, électroérosion…). « Nous nous diversifions désormais dans la gamme de matériaux traités pour continuer de servir les grands donneurs d’ordres des secteurs que nous adressons et surtout pour conserver notre position de fournisseur de rang 1 chez nos clients », assure Philippe Rivière.

Identifié comme repreneur

Le groupe reçoit quelque 1 000 sollicitations d’entreprises à reprendre par an. « Nous sommes désormais clairement identifiés dans le paysage industriel pour l’achat de PMI. Pour l’heure, 80 % des entreprises que nous avons achetées se portent bien et présentent un potentiel important et 20 % ont demandé une restructuration. A ce jour, l’ensemble des entreprises acquises sont toujours dans le groupe. Beaucoup ont doublé leur chiffre d’affaires, grâce aux synergies. » Il explique cette performance par les investissements importants engagés dans l’outil industriel. « Près de 10 millions d’euros sont investis chaque année. Les investissements dans les machines et le BFR sont le nerf de la guerre ! »

Début 2025, Fortuna, un fonds américano-singapourien est entré à hauteur de 49 % du capital d'ACI et amène 80 millions d’euros pour poursuivre la constitution du groupe et suivre ses clients en France et à l’international. GEI, entré en 2021, et un associé historique sont sortis. Philippe Rivière conserve 51 % du groupe industriel français.