Depuis 2012, Lionel Raynaud est la tête d’une entreprise de coutellerie, pour les professionnels des métiers de bouche, héritée de deux structures présentes dans sa famille depuis 1859. Il perpétue un savoir-faire particulier, intégrant progressivement l’ensemble des étapes de la fabrication des couteaux et des fusils à aiguiser sur son unique site industriel de Thiers.

Les couteaux d’un côté. Les fusils à aiguiser de l’autre. Aujourd’hui, ces deux produits phares complémentaires pour bouchers et autres chefs viennent d’un même site de production dirigé par le petit-fils d’André Bargoin, dirigeant de la fabrique de couteaux, et fils de Jacques Raynaud et Marie-Christine Bargoin, dirigeants de Fischer, le fabricant de fusils à aiguiser. « Ces deux entreprises familiales ont vécu séparément jusqu’en 2010, raconte Lionel Raynaud. C’est Fischer, finalement la plus petite des deux mais avec un fort ancrage à l’international, qui a racheté Bargoin. En 2011, les deux structures ont fusionné pour ne conserver que le nom Fischer, plus facile à l’international que Bargoin… »

Présent chez Fischer depuis 2003, Lionel Raynaud a mené la fusion et pris la tête de la nouvelle entité quand ses parents partent à la retraite en 2012. Situés physiquement à quelques kilomètres l’un de l’autre, les deux sites ne feront plus qu’un à partir de 2017, quand ex-Bargoin accueillera sa petite sœur Fischer.

Intégrer 100 % de la fabrication

« Nous avions près de 70 % de clients en commun mais nous avons réuni la production industrielle sur un seul site et créé un catalogue unique qui fait de l’entreprise celle qui propose la plus vaste gamme de couteaux, fusils à aiguiser, lyres, fils tranchants et autres spatules pour accompagner les professionnels des métiers de bouche. » Fischer annonce quelque 2 000 références produits. Ses innovations portent sur l’ergonomie et la taille de ces ustensiles professionnels, sur la couleur aussi. « Nous avons imaginé une gamme de couteaux au manche rose. Ça marche très bien ! »

La fabrication d’un couteau exige une douzaine d’étapes et le travail de différents matériaux. « Près de 80 % des opérations sont faites en interne, souligne Lionel Raynaud. Mon objectif est d’intégrer 100 % de la fabrication. Une stratégie audacieuse car cela signifie de maîtriser tous les savoir-faire. »

Cap sur l'international

Le dirigeant entend également augmenter ses parts à l’export, levier essentiel pour maintenir son chiffre d’affaires. « Le groupe exporte 35 %. Certains produits spécifiques comme les fusils à aiguiser atteignent même 65 %. Nous travaillons pour atteindre 50 % de notre chiffre d’affaires à l'international. »