Depuis cinq ans, les frères Karim et Raouf Medimagh travaillent à industrialiser un procédé innovant de recyclage des vêtements en polyester. Après une levée de fonds de 3,2 millions d'euros, Recyc'Elit vient de signer un partenariat avec Décathlon pour poursuivre son objectif de créer des boucles locales de recyclage.

Karim et Raouf Medimagh sont tous deux docteurs en chimie. C’est en discutant de la pollution plastique que les deux frères ont eu envie de lutter, à leur échelle, contre ce fléau. En 2019, Recyc’Elit est créée et un brevet est rapidement déposé sur le recyclage du PET, utilisant la technologie chimique d’écodépolymérisation. « Le recyclage chimique du plastique existe depuis longtemps, mais il n’est globalement pas satisfaisant car il nécessite, entre autres, de fortes températures et de fortes pressions », explique Raouf Medimagh, CEO de la start-up installée sur le site Usin Lyon-Parilly.

Des mélanges de vêtements transformés en granulés de PET

En février 2023, après plusieurs mois de R & D, Recyc'Elit réussit à transformer quinze kilos de vêtements en polyester en six kilos de granulés de PET, qui ont eux-mêmes permis de récréer six bobines de fil. « Nous avons travaillé sur un gisement de vêtements en polyester de plusieurs couleurs, avec des boutons et autres zips, expliquent les deux frères. Nous avons vu que notre procédé, grâce à sa température modérée, tolérait les impuretés ».

Avec cette démonstration, Recyc'Elit convainc des investisseurs et boucle une levée de fonds de 3,2 millions d'euros auprès de Demeter (FAIM Lyon – Saint-Etienne) et UI Investissement (Pertinence Invest 2), aux côtés de la Banque des Territoires, de Crédit Agricole Création et de business angels.

Récemment, la start-up a accueilli Decathlon comme nouvel investisseur. Un partenariat qui va permettre à l'enseigne de sport d'avoir accès à des textiles recyclés.

Recyc'Elit se dotera bientôt de son premier pilote, en mesure de recycler une centaine de kilos par mois, avant un démonstrateur prévu au premier trimestre 2025 d’une capacité de quelques dizaines de tonnes par an.