Yun Luo, cofondatrice de Rosi Solar.
© Franck Ardito
La jeune société grenobloise Rosi Solar est en passe de devenir un acteur majeur dans la sphère mondiale des fournisseurs de matières premières issues du recyclage. Elle s’apprête à injecter sur le marché 300 tonnes de silicium de haute pureté récupérées dans les panneaux solaires.
Le premier site industriel dans le monde capable d’extraire le silicium des panneaux photovoltaïque en fin de vie devrait entrer en activité au début de l’année 2023, dans la Matheysine, en Isère. « Nous sommes sans doute trop modestes quand nous parlons de site pilote », remarque en souriant Yun Luo, cofondatrice de Rosi Solar. Car avec la solution - développée à Grenoble - de récupération d’éléments comme l’argent et surtout le silicium, la start-up est en passe de marquer de façon durable le marché des matières premières issues du recyclage.
En partenariat avec la société Envie 2E Aquitaine, (prétraitement des panneaux photovoltaïques) et l’éco-organisme Soren en charge de leur collecte, Rosi Solar envisage de produire près de 300 tonnes de silicium de haute pureté en 2023.
Un formidable gisement de modules en Europe
Extraits de 150.000 modules représentant 10.000 tonnes, « ce matériau critique » selon la classification de la Commission européenne, sera livré à un groupe industriel allemand qui en fera du trichlorosilane ; un composé chimique contenant du silicium, de l'hydrogène, du chlore et nécessaire à l’intégration du silicium de Rosi Solar dans les filières des panneaux solaires, des semi-conducteurs ou des batteries.
L’entreprise finalise le financement du premier site de traitement dont le montant s’élève à 7,5 millions d’euros. Elle anticipe l’avenir à moyen terme avec en France un gisement à venir de 50.000 tonnes de modules en 2030 pour un volume en Europe de 280.000 tonnes sur des zones majeures comme l’Allemagne et l’Espagne.
Rosi Solar
Activité : Récupération du silicium dans les panneaux photovoltaïques
Cofondatrice : Yun Luo
Siège : Grenoble